Sous le coup d'une possible poursuite aux États-Unis, Google aurait été sommé par l'équivalent européen de la CNIL de modifier sa nouvelle politique de vie privée et de données personnelles a révélé Reuters .
Selon l'agence de presse, qui a pu
obtenir en exclusivité une lettre des autorités européennes signée du 15
septembre dernier, la politique récemment mise en place en matière de
vie privée par Google soulève des inquiétudes. La CNIL devrait
d'ailleurs dans les heures qui viennent dévoiler tous les détails des
conclusions de plusieurs mois d'enquête européenne sur le sujet précise
Reuters.
Une politique simplifiée et unifiée selon Google
Dans la ligne de mire des autorités européennes, se trouve en fait la dernière politique de vie privée
appliquée par Google en début d'année. Son but officiel premier était
de simplifier ses politiques de sécurité en les unifiant sur tous ses
services. La CNIL et les autres autorités européennes avaient d'ailleurs
vivement critiqué
cette politique au mois de février. Débutée officiellement le 1er mars
dernier, cette politique a pour avantage d'être plus courte, aux mots
plus clairs, et équivalente à la quasi intégralité de ses services (70).
En somme, pour l'internaute, il s'agit d'une politique plus lisible, et
donc forcément meilleure estime Google.
Mais
cette politique unifiée et simplifiée a aussi pour immense avantage
pour Google d'unifier aussi tous ses utilisateurs, et par conséquent de
partager plus aisément vos données Gmail avec vos données YouTube,
Google+, etc. En somme, de quoi mieux vous servir, mais aussi mieux vous
cibler, et donc accroître les revenus de Google.
Un manque de transparence
Cette
collecte généralisée de données n'est ainsi pas au goût de la CNIL et
de ses consœurs européennes, à l'instar de leur avis publié au début de
l'année. « Combiner des données avec une telle ampleur pose des risques élevés pour la vie privée des utilisateurs » peut-on ainsi lire sur la lettre rapporte Reuters. « Par conséquent, Google devrait modifier ses pratiques en matière de collecte des données à travers ses différents services. »
Qu'est-ce
qui est collecté et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Qu'est-il fait de ces
données collectées ? Combien de temps sont-elles conservées ? Pour les
autorités européennes, il y a manifestement un problème de transparence
sur ces points cruciaux. Elles souhaitent donc que Google modifie sa
politique et fasse preuve de plus de clarté.
Plusieurs recommandations sont listées dans la lettre, dont « l'obtention
d'un accord explicite des utilisateurs concernant l'utilisation de
leurs données pour certains usages spécifiques ou la simplification des
systèmes permettant aux utilisateurs de se désengager ("opt-out") ».
Une politique incompréhensible selon la CNIL
En février dernier, la CNIL expliquait que « la fusion des règles
de confidentialité des services de Google rend impossible la
compréhension des données personnelles collectées, des finalités, des
destinataires et des droits d’accès pertinents pour chaque service ».
Pour une politique visant à simplifier la lisibilité des règles en
matière de vie privée et de données personnelles, cette situation est
pour le moins inconfortable.
Pour la CNIL version février 2012, « les
nouvelles règles de Google ne respectent donc pas les exigences de la
Directive européenne sur la protection des données (95/46/CE) en matière
d’information des personnes concernées ». Sa version octobre 2012 ne devrait guère être différente.
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